Violences intrafamiliales, un poids important dans la délinquance en Essonne

Violences intrafamiliales, un poids important dans la délinquance en Essonne

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Les violences intrafamiliales sont l'acte de délinquance majeur en Essonne (Photo © Le Républicain de l'Essonne).

Pour les forces de l’ordre en Essonne, les violences intrafamiliales sont la première cause d’appel des citoyens. En Essonne, au 31 octobre de cette année, elles avaient encore augmenté de plus de 10% par rapport à la même période en 2022 avec 5344 faits enregistrés pour les 10 premiers mois de l’année 2023. A titre de comparaison, en 2022, il y a eu environ 4100 cambriolages dans le département.

A la gendarmerie de Saint-Germain-lès-Corbeil, une cellule dédiée aux violences intrafamiliales a été créé le 29 novembre 2021. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les quatre militaires qui y travaillent été très occupés depuis deux ans.

Une procédure lancée tous les deux jours

Au total, ce sont 420 procédures qui ont été lancées par les gendarmes depuis la création de la cellule, dont 16 sont en cours de traitement aujourd’hui. C’est plus d’une procédure lancée tous les deux jours. Cela donne la dimension de la fréquence de ces actes.

Le travail d’investigation par les gendarmes de Saint-Germain-lès-Corbeil a vu 127 placements en garde à vue être effectués et 43 auteurs ont été déférés devant la justice. Huit d’entre eux ont été incarcérés.

« Les quatre enquêteurs traitent toutes les procédures et prennent en compte toutes les situations en lien avec les violences intrafamiliales dans tous leurs aspects. Ils disposent ainsi de compétences spécifiques sur l’audition des mineurs victimes (auditions Mélanie), ils sont sensibilisés à l’accueil des victimes, et sont donc référents violences intrafamiliales et également égélité et diversité », rappelle la Gendarmerie de l’Essonne.

Un nouveau fichier national en 2024

A l’échelle nationale, la priorité à la lutte contre les violences intrafamiliales est aussi une priorité. Ainsi, en 2024, le fichier de prévention des violences intrafamiliales sera lancé (FPVIF).

« Le FPVIF a vocation à améliorer la connaissance et le partage des données entre les professionnels concourant au traitement des faits de violence intrafamiliale, issus des différentes institutions. La consultation d’informations actualisées via un portail unique a pour but de permettre le déclenchement, par la Justice ou par les forces de sécurité intérieure, de mesures d’accompagnement et de prévention ciblées. Ce décloisonnement et ce partage de l’information sont la clé d’une vision globale et d’une réponse plus efficiente », estime la colonelle Dorothée Cloître, référente nationale des violences intrafamiliales, exerçant au sein du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale.